Cela y ressemble de plus en plus - non seulement du fait du large accord qui unit ses deux principaux groupes parlementaires (PPE et PSE) sur la plupart des sujets, mais du fait d'un autoritarisme croissant envers les députés rétifs au dogme fédéraliste.
Un premier signe est la volonté du président du parlement, Hans-Gert Pöttering (PPE, ALL) de punir les eurodéputés qui ont eu le front de réclamer en séance (un peu bruyamment, c'est vrai !) un référendum sur le traité de Lisbonne. Ils sont menacés de sanctions financières s'ils osent recommencer à troubler l'auguste solennité du Parlement.
Mais il y a pire : l'eurodéputé eurosceptique Daniel Hannan (PPE, R.U.) dénonce dans le Telegraph (v.o.) le mépris éhonté des fédéralistes pour les règles procédures du Parlement... procédures qu'ils ont pourtant eux-mêmes écrites. Dernier exemple en date : refuser aux eurodéputés le droit, pourtant nettement mentionné dans les règles de la chambre, d'expliquer en une minute leur vote après un scrutin. Mais il y a pire : ils menacent maintenant le droit (là encore, écrit noir sur blanc) pour un eurodéputé d'exiger qu'un vote ait lieu électroniquement plutôt qu'à main levée.
Hannan commente :
Si mes collègues fédéralistes étaient un peu plus malins, ils nous traiteraient [nous, les députés eurosceptiques, NDHV] comme une sorte d'opposition officielle, ce qui conférerait un semblant de légitimité à leur institution [...]. Mais ils n'y arrivent pas - ils nous détestent trop.
Cette détestation est psycho-politique. Ceux à qui ils en veulent vraiment, ce sont leurs propres électeurs, qui votent obstinément "non". Mais, bien sûr, ils ne peuvent être ouvertement méprisants de leurs électeurs. Alors ils reportent sur nous leur frustration [...].
HV