Un des grands retournements politiques de ces dernières décennies en France a été la "droitisation" du sentiment pro-UE dans l'opinion. L'UE est perçue par la majorité du "peuple de droite" comme le meilleur moyen de forcer le déblocage de la société française et de rompre avec sa tradition étatiste.
Ce sentiment, qui ne sévit pas seulement en France, repose sur une profonde méprise quant à la nature de l'UE - c'est en tout cas la thèse que développe le blog EU Referendum, appelant ces libéraux (au sens français) pro-UE des "idiots utiles". Extrait :
[C]e que cette tendance ne comprend pas, c'est que l'Union européenne, profondément socialiste et dirigiste, n'a aucun attachement aux valeurs du marché libre. En fait, elle les déteste.
Apparemment, il y a là, bien sûr, un paradoxe, puisque la commission a été au premier rang dans la bataille pour casser les monopoles nationaux [...].
Mais [...] l'Union européenne est principalement motivée par son antipathie foncière envers le nationalisme, dont les grands monopoles d'Etat sont des bastions. Pour le meilleur ou pour le pire, ils contribuent aussi au sens de l'identité nationale, évident dans leurs dénominations elles-mêmes - British Gas, Electricité de France, Deutsche Post, etc.
Ainsi, l'objectif à long terme de l'Union européenne n'est pas d'introduire la compétition dans ces entreprises, en tout cas pas pour la compétition; mais de les démanteler en vue de son objectif plus vaste de destruction des vestiges et l'identité et du contrôle par les nations.
Henri Védas