Jean Quatremer, de Libération, rapporte:
L’avant-projet de loi sur la réforme de la Constitution française, dévoilé aujourd’hui, prévoit bien de supprimer l’obligation, pour le Président de la République, de consulter les citoyens sur toutes les futures adhésions à l’Union (hormis la Croatie). [...] Cette innovation, introduite par Jacques Chirac en 2005 pour éviter que le débat référendaire sur la Constitution européenne soit parasité par la question turque, était considérée comme une bombe à retardement.
Un ballon d'essai sur la question avait été lancé par le socialiste Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, en octobre devant la Commission Balladur.
Si cette nouvelle est confirmée, elle viendra appuyer l'analyse de l'eurodéputé Conservateur britannique Daniel Hannan : leurs échecs aux référendums de 2005 pousse les dirigeants de l'UE dans une dérive autoritaire.
Tout comme le Printemps de Prague avait persuadé les communistes d'Europe de l'Est qu'ils ne pourraient jamais permettre une démocratie complète, le vote "Non" des Français et des Néerlandais a durci l'attitude des Euro-apparatchiks vis-à-vis de leurs électeurs.
Il n'est plus question d'amadouer les peuples, comme M. Chirac avait tenté de le faire en faisant voter cet amendement à la Constitution française.
Seule incertitude : quelle sera l'attitude de responsables UMP, tel Patrick Devedjian, qui s'étaient engagé en faveur de cette obligation de référendum ?